Dans le cadre de ses missions d’observation des violences policières, la Ligue des droits humains lance une campagne de récolte de témoignages afin d’évaluer le respect des droits de la population pendant la période de confinement. Les victimes ou témoins d’abus policiers (amendes injustifiées, insultes, intimidation et menaces, coups, arrestations arbitraires, etc.) sont invité·e·s à témoigner sur www.policewatch.be d’ici la fin du confinement.
En cette période de crise sanitaire, la Ligue des droits humains reçoit des témoignages d’abus policiers particulièrement alarmants (via sa permanence téléphonique, les réseaux sociaux et via ses contacts avec divers acteurs et actrices de terrain). A travers policewatch.be, le site de son observatoire des violences policières récemment relancé, la LDH souhaite approfondir son analyse en récoltant davantage de témoignages d’abus policiers. La comparaison des résultats de cette récolte de témoignages menée pendant la période de confinement avec les résultats obtenus en dehors de la crise sanitaire permettra d’évaluer dans quelle mesure la période de confinement a été ou non l’occasion d’une augmentation et d’une généralisation des abus policiers. L’objectif de Police Watch est en effet de rendre les abus visibles et objectifs dans le but d’interpeller les autorités pour obtenir un changement des réglementations comme des pratiques.
Police Watch s’est également donné pour mission d’informer les citoyen·ne·s sur leurs droits face à la police. Le site contient de nombreuses informations à destination des victimes et travailleur·euse·s de première ligne ainsi que les premiers reflexes à adopter en cas de violences polici
ères.
En temps de crise, le respect de tous les droits fondamentaux est essentiel. L’État de droit, le respect des droits humains et des libertés fondamentales est – et reste – non seulement le cadre d’exercice des pouvoirs mais plus encore l’objectif de ces mesures : le droit à la vie et à la dignité pour toutes et tous. La crise sanitaire doit être affrontée de façon solidaire. La police travaille dans des conditions difficiles et est chargée de faire respecter le confinement pour protéger l’ensemble de la population. Cette réalité ne saurait pour autant justifier des abus.
20 avril 2020