Voilà plusieurs mois que la prison de Saint-Gilles fait face à une surpopulation chronique et catastrophique ayant un impact important sur les conditions de détention des personnes y séjournant comme sur les conditions de travail du personnel.Il y a quelques jours, les associations actives en prison dénonçaient le manque d’accès aux services externes pour les détenu·e·s et pointaient du doigt les accords conclus entre la direction et les syndicats des agents pénitentiaires.
Ces mêmes syndicats annonçaient hier une « mise en sécurité de la prison » pour cause de manque de personnel. Cette grève qui ne porte pas son nom a un impact important sur les personnes privées de liberté puisqu’elle a pour conséquence de limiter les déplacements dans l’établissement et donc l’accès aux activités et aux droits des personnes détenues. Si les agents pénitentiaires sont « face au mur » comme ils le rappellent à juste titre, les détenu·e·s sont pour leur part « dans les murs ». Or cette situation n’est acceptable ni pour les un·e·s ni pour les autres.
La Belgique doit respecter les prescrits internationaux et européens, tant en matière de dotation en personnel que de respect de la dignité des droits des détenu·e·s. La Belgique a été condamnée pour ne pas avoir mis en œuvre le service garanti en détention – l’action menée hier est dans ce prolongement ! La Belgique a été condamnée pour traitements inhumains et dégradants, la surpopulation carcérale en est la cause. La Belgique a été condamnée car elle ne permet pas aux détenu·e·s d’avoir accès à leurs droits, le manque de personnel en est une des raisons.
Une seule solution aujourd’hui s’impose : il faut diminuer le nombre de personnes incarcérées. Tous les pouvoirs publics – exécutif, législatif mais aussi judiciaire – doivent agir urgemment pour que cesse une situation telle que celle de la prison de St Gilles. Tous en sont responsables !
Les détenu·e·s comme les agents pénitentiaires verront leur dignité ainsi respectée.
26 septembre 2019